Je me suis toujours étonnée du rapport qu'ont certains par rapport à la lecture. Ceux qui ne lisent pas. Ceux qui ne lisent plus. Ceux qui ne lisent pas vraiment mais exposent zêlés et en quatre langues les volumes de toute leur scolarité. Ceux qui affichent fièrement une bibliothèque impressionnante, remplie d'ouvrages qu'ils n'ont jamais eu le temps de lire. Ceux qui dorment dans une mer de papier. Ceux qui ne possèdent que des BD et deux-trois livres de voyage.
Je fais partie de ces derniers. Pas que je snobe le pavé, au contraire. Tout le contraire. Mais j'ai grandi avec une bibliothèque municipale en guise de salle de jeux. Et j'ai trop de respect pour le bouquin, cet outil merveilleux grâce auquel tu peux faire le tour du monde, changer d'époque et même d'espace-temps sans sortir de ton fauteuil ou ton bain, pour le laisser pourrir sur une étagère ou au fond d'une cave. Alors je n'achète pas, ou pas tellement. Pour offrir, principalement.
L'an dernier, pour Noël, j'ai reçu un bon conséquent dans une librairie du centre-ville. Je me suis offert un chouette machin ("Guide de survie en territoire zombie", Max Brooks, 2003) et un manuel de vocabulaire russe. Le solde est parti en cadeaux à des copains, si je me rappelle bien.
Mais je ne possède absolument aucun album de "Où est Charlie", pas même pour jouer avec une nièce d'un après-midi.